Portrait : Susana Robledo Ruiz
Je suis Susana Robledo Ruiz. Je suis née en Colombie, je vis en France depuis 18 ans maintenant. Je suis étudiante à l’IRTS (Institut régional du travail social), en reconversion pour être éducatrice de jeunes enfants. L’Acelem m’accueille en stage d’observation jusqu’au 22 décembre 2017.
Je suis arrivée en France en tant que fille au pair pour apprendre le français, j’ai vécu d’abord à Paris pendant huit mois. Le choc a été plutôt violent, je passais des heures dans le RER, je ne parlais pas du tout la langue… Puis je me suis installée à Strasbourg, j’y ai fait mes études aux Arts-Déco, en spécialisation reliure, j’y suis restée dix ans. Et enfin Marseille, pour débuter ma vie professionnelle, et surtout pour le soleil ! Je suis donc artiste-plasticienne de formation, mais j’ai été libraire, à la Friche Belle-de-Mai, à l’Odeur du temps, au Mucem… Je me suis mariée avec un illustrateur de livres jeunesse et j’ai deux enfants, deux garçons.
J’ai grandi jusqu’à vingt ans à Bogota, à une époque où la ville était plutôt dangereuse. Mon enfance a été entourée d’une violence réelle. L’école que je fréquentais avait une action sociale forte qui donnait une grande place à l’art et la philosophie. Cela m’a amenée à me poser des questions sur ce que m’a apporté cette éducation et ce que je peux rendre. J’ai beaucoup d’idées plutôt utopiques sur l’apport de la culture dans la pédagogie.
La lecture pour un enfant, c’est d’abord la structuration de la pensée, mais je suis aussi fascinée par le pouvoir de la fiction, l’imaginaire, les ailes qu’on peut lui donner grâce aux livres. La question esthétique, c’est le plaisir de produire. Je suis aussi auteur d’un livre : « Des deux côtés du monde », avec l’illustrateur Renaud Perrin, qui raconte l’histoire parallèle de deux personnages, l’un espagnol, l’autre indien de Patagonie. Le livre se passe à l’époque de la découverte de la Patagonie par les européens, qui est en même temps la découverte des européens pour les indiens.
Ma formation à l’IRTS dure trois ans. Le but de mon stage à l’Acelem est un diagnostic de territoire, afin de comprendre l’implantation de l’association dans les quartiers, son réseau, ses partenaires. Je m’intéresse particulièrement aux actions Hors les murs et à l’Ideas Box, car j’ai souvent eu l’envie d’ouvrir un lieu, de travailler avec une équipe qui privilégierait la place de la culture dans le développement de l’enfant, avec un vrai lien sur un territoire.