Les chroniques du Plan d’Aou
Avant propos
Nous avions depuis longtemps, au Plan d’Aou, cette envie folle de rassembler un groupe de familles autour d’un projet. Quel projet ? Cela ne nous semblait pas très important parce que dans notre idée, le projet était un appât, un outil, le moyen d’amalgamer, de cuisiner, de façonner une boule qui devrait s’animer et grandir.
Notre histoire n’a pas fait tout de suite boule de neige, le poisson tournait autour de l’appât, le flairait, le gobait quelques fois pour nous filer ensuite entre les doigts. Et puis les choses se sont faites d’elles même, nous n’avions qu’à observer, à souffler quelques fois dans la voile.
Une mère et puis une autre, avec leurs minots ont trouvé le coin agréable. On a sorti le thé, les gâteaux, et les voilà qui téléphonent aux copines pour leur donner rendez-vous à l’espace lecture. Très vite, le groupe a pris ses habitudes et chacune a trouvé son compte. Elles avaient un coin à elles pour papoter, pour se reposer et pour prendre le temps de s’intéresser à quelque chose de distrayant ou de nourrissant, voire les deux. L’une se familiarise avec le français en jouant au scrabble, l’autre découvre ou redécouvre le plaisir de faire une partie de quelque chose avec son fils, et toutes ressentent le plaisir de s’exprimer et d’être écouter. Voilà comment ça a commencé.
Nous nous sommes mêlé aux conversations qui allaient bon train, et avons proposé des thèmes de discussions. Rien de très philosophique, juste du ressenti, de l’émotion, du souvenir en masse, des conseils de cuisine et de temps en temps, un commentaire sur la voisine ou le chouffe calé à l’angle du bâtiment pour nous entraîner vers des sujets de société un peu plus grave.
Nous notons ce qu’elles disent, trions, mettons au propre et leur restituons le tout en leur lisant les textes issus de leurs propos.
Nous avons rassemblé et intitulé le tout « les carnets souvenirs » parce que ce qui revient souvent, c’est la ritournelle de la mémoire, des wagonnets d’anecdotes sur la vie d’avant, la vie de là-bas.
Le petit train de la causette sera publié sur ces pages histoire de laisser des traces de ce qui fait les beaux moments de notre espace.