Les chroniques du Plan d’Aou 4

16 mai

On ne parle que du Ramadan qui débute demain.

Elles sont quatre, trois algériennes et une comorienne, et ça te met l’eau à la bouche à qui mieux mieux. On troquerait bien le stylo contre une fourchette.  

On commence par les dattes et le lait. Les dattes c’est pour vite récupérer de l’énergie après une journée de jeûne, on en mange toujours un nombre impair, une, trois ou cinq ou cinquante-sept. Puis vient la harira et les brick. Chez Samia on commence par un tajine aux pruneaux. 

Ensuite les hommes vont à la mosquée, les femmes prient de leur côté, si elles le souhaitent. Le matin, on se lève tôt et on avale avant la prière un plat de semoule et de raisins secs. Aux Comores c’est du riz accompagné de viande et de lait de coco. Notre comorienne, qui souhaite rester anonyme nous parle d’un soir, au 27 jour du Ramadan, elle regardait briller une boule dans le ciel, une boule qui lui faisait penser à un ange. Elle avait onze ans. L’ange lui disait qu’il prierait pour son bonheur. 

Le Ramadan, c’était autre chose au bled. Les familles s’invitent tous les jours, il y a plus d’échanges. Aujourd’hui c’est chacun chez soi. 

La discussion se termine sur ce constat. Nous avons une faim à manger des pierres enveloppées dans des feuilles de brick..