Identités heureuses
L’action « Autour des mots » qui a vu son aboutissement au théâtre Toursky mercredi 14 décembre s’est déroulée à l’Espace lecture de la Solidarité avec l’intervention de l’auteur Ridha Aati autour du thème de l’identité : « J’avais trouvé dès le départ l’idée très intéressante et riche. Car l’identité est très liée à la culture. Chacun construit son identité au fur et à mesure du développement de sa vie. On la construit pas à pas : comment on se ressent, comment on se vit, d’où on est, qui on est », explique Ridha Aati. De son travail avec le groupe sont nés des textes dont une sélection a été lue en public le 14 décembre. Nous en avons choisi quelques-uns qui illustrent l’intérêt et la qualité de cette réflexion…
Au bout du monde… Tu quittes Marseille, tu pars très loin. Écris une lettre pour raconter ce que tu découvres, ce que tu sens, ce que tu entends, ce qui t’étonne. Donne-le plus de détails possible.
Jacqueline – 15 ans : Mon pays imaginaire.
Excusez-moi, mais je n’ai jamais voyagé de ma vie, parce que je n’ai pas les moyens pour le faire. Mais j’aimerais vous parler d’un pays imaginaire où je voudrais aller et aussi vivre. Mon pays est un endroit sûr. Un endroit ou la vie n’est pas dure. Un endroit non pollué. Avec des paysages magnifiques et illuminés. Une terre sans les souffrances et les discriminations. Une patrie sans racisme, sans terrorisme. Un endroit où l’on ne juge pas avec le regard sans connaître la personne. Mais je sais que ce pays n’existe pas, alors je ne peux que rêver. Peut-être que mon rêve se réalisera un jour… et vous qui me lisez est-ce que vous voulez le réaliser avec moi ?
Marseille, la cosmopolite : Écris à ta ville un petit poème pour la saluer…
Imane
Chère Marseille Aujourd’hui, j’ai vu beaucoup de couleurs. J’ai vu des jaunes, des blancs, des noirs. Chaque jour la vie change. Et moi je me demande pourquoi cette ville me démange. J’aime quand le soleil se lève sur ma ville. Les bébés qui rient. J’aime les bateaux et aussi ma vie.
Tamara
Marseille, tu es belle et c’est dommage que des personnes te salissent. Ils ne savent pas la chance qu’ils ont de vivre sur ton sol. On a pratiquement toute l’année du soleil. Les rayons nous donnent le sourire et de la joie. Si tout le monde pouvait respecter la loi. Tenons-nous la main. Ensemble nous pouvons changer de lendemain. À Marseille on voit des noirs, des blancs, et des jaunes. Toutes les couleurs sont présentes. Il y a des musulmans, des chrétiens, des Juifs. C’est pour ça que tu es riche. Tu n’as pas d’argent. C’est pour ça que je te remercie d’avoir accueilli mes parents.
Merci ! Écris quelques mots pour dire tout simplement merci à quelqu’un (parents, maîtresse, maître, ami(e)(s)…)
Jacqueline Djambae – 15 ans
Mina, Chère sœur, j’écris cette lettre pour te dire à quel point je t’aime. Je serai toujours là pour toi quoi qu’il arrive. Merci d’être ma sœur, merci d’exister !
(à Mme Di Pasquale) Chère Professeure, j’écris cette lettre pour vous remercier d’avoir été là pour moi, quand tout le monde m’avait tourné le dos. Merci d’avoir cru en moi, car moi-même je n’y croyais plus. Merci de m’avoir sorti de l’ombre. Je pense que si vous n’aviez pas été là, je ne serais peut-être plus là aujourd’hui. Merci ! Merci pour tout.